Parlons rap.

1 Nov

Hier soir, lors d’une soirée footballistique, une de mes copines – pourtant amatrice de bon son – m’a dit « je n’ai jamais écouté la B.O de Ma 6-T va crack-er ». Je suis tombée des nues. Oui, vraiment. J’ai même pas trouvé de vanne, c’est dire.

Si, comme elle, vous vivez dans un monde parallèle tel l’enfant bulle, voici le pitch du film.

Avant de faire « Mesrine », Jean-François Richet a eu un raté cinématographique, en 1997 : « Ma 6-T va crack-er ». On est dans une « cité sensible de Meaux », poudrière si il en est, qui va partir en couilles à base d’émeutes. Wow, le pitch de l’horreur.

On est dans la période des films de tess, et clairement le film se veut dans la lignée de « La Haine ». Mais la formule est mauvaise, le film ne marquera jamais les esprits comme celui de Kassovitz.

Remarquez, si vous voulez vous infliger ça, vous pouvez, ne serait-ce que pour l’unique rôle féminin, une nana qui dit 6 fois d’affilée « J’m’en bats la race ». Poétique, glamour, féminin. Du grand cinoche.

En marge du film, sort la B.O, pur produit des figures de proue du rap français de l’époque. Un album de 15 tracks qui s’ouvre avec un morceau de KRS-One. On est en 1997, rappelons-le. On a pas Internet, ce genre d’apparition sur un album, c’est du génie.

 

(J’ai perdu le livret, avec les années. Quoiqu’il est peut-être chez mes parents. Peut-être. Peut-être pas.)

Et le tracklisting, c’est ça :

 

J’vais pas vous faire un track by track, ça n’a aucun intérêt. Mais le fait est que sur cet album, chacun s’est surpassé, le tout sur des prods de White and Spirit. Passi et Stomy, séparément, sur 2 morceaux différents, lâchent des classiques.

D’un côté, « Les flammes du mal » de Passi est le single de la B.O et PASSE EN RADIO ! Toute la France, même celle d’en haut, chante « Foutre le dawa, niquer la halla ». De mon côté, j’ai 15 ans et mes parents voient que les soucis arrivent à pas de loup.

De l’autre, Stomy, sur « Avoir le pouvoir » nous rejoue un Scarface des temps modernes avec un refrain hyper efficace « La vie est une salope autant être son maquereau », avec une fin de track au son d’un électrocardiogramme. Et cette superbe phrase : « Il est pas mort, il est là, en train de penser entre le Paradis et l’Enfer où il y’a le plus de raclis ». Une gifle musicale, même pour les détracteurs du bonhomme (rares puisqu’on est en pleine ère du Minister A.M.E.R.).

Au milieu de ces titres, 2 gros classiques du rap français : « La Sédition » et « Retour aux pyramides ». Respectivement de 2Bal Nigget & Mystik et des X-Men.

Est-il nécessaire de détailler ces morceaux ? Really ?

Les X-Men ont le vent en poupe. On est l’année suivant la sortie de « Pendez-les » et « J’attaque du mike ». Juste après l’explosion Time Bomb et Hostile Hip-Hop.

Avec Oxmo et Lunatic, c’est les mecs à suivre de très très près. Je ne sais pas vraiment quoi dire ce morceau… Probablement un des meilleurs morceaux du rap français… Un classic parmi les classics. Ill et  Cassidy, comme à leur habitude, privilégient la technicité lyricale sur une prod épurée. Punchlines, name-dropping et allitérations, tout y est. Le groupe de Ménilmontant signe très certainement le meilleur morceau de l’album.

Un morceau vaut mieux que mille mots, voyez plutôt.

Enfin, et cela n’engage que moi les gars, j’ai un amour particulier pour « Savoir dire non » de K-Reen et Shurink’N  qui aborde, comme le fait souvent K-Reen à l’époque, la rupture amoureuse. Et de manière générale du maquage des meufs par leurs mecs.  Avec cette punchline qui parlera VRAIMENT aux meufs « j’ai pris des gants pour tout et pour chaque dilemme ».  

Cet article n’a aucunement pour but de donner une leçon de rap français, je partage juste avec vous un des albums les plus marquants de ma vie. Et en ce jour de la fête des morts, il est bon de rappeler qu’un album de cette qualité ne verra plus jamais le jour.

Je t’aime, moi non plus by SossoFresh

30 Oct

Parfois, il y a des choses que j’aimerais dire écrire et je n’y arrive pas.

Heureusement, les copines sont là pour ça. Je me suis permise de copier le sublime texte de @SossoFresh dont le blog est LA, pour ceux qui ne la lisent pas encore (c’est très mal, ça).

P.S : Il est EN PLUS titré comme une des chansons les plus érotiques du monde

« L’amour c’est bien, c’est beau.

C’est plus fort que tout.

C’est toucher les ailes d’un oiseau.

Bon, à peu près.

Mais 9 fois sur 10 c’est surtout la merde.

1 homme, 1 femme (ok, je suis classique, ça va, mais ça marche dans toutes les combinaisons).

Tous deux différents, pas le même vécu, pas la même vie, pas le même ressenti.

Franchement quelles sont les chances que ça colle ?

Sérieux ?

C’est comme si tu essayais d’accoupler un cheval et une antilope.

Ça te donnerait…oh wait, une licorne !

Bah voilà,  l’amour c’est comme une licorne.

Un truc magique, mythique.

Joli, mais imaginaire surtout.

Dont tu doutes de l’existence au fur et à mesure des années qui passent.

Mais dont tu gardes l’image dans un coin de ta tête, dans ton âme d’enfant.

L’amour, c’est comme une comédie romantique avec Hugh Grant dedans.

C’est pas vraiment réaliste, mais t’aimes bien regarder ça, un dimanche d’hiver, sous la couette, avec du chocolat à portée de main.

Don’t judge me.

Mais le problème c’est surtout que dans cette histoire, personne ne veut lâcher prise et s’avouer vaincu.

Tu noteras la terminologie utilisée ici-bas : lâcher, avouer, vaincu.

On dirait la guerre de 100 ans.

Chacun campe sur ses positions, planqué dans sa tranchée.

Attendant que l’autre fasse un mauvais geste, un mot ou un pas de travers.

Surtout ne pas s’abandonner, hein.

Surtout ne pas avoir de sentiments le premier.

Se protéger, toujours.

La moindre faille, physique ou mentale

L’issue peut-être fatale

Au risque de choper une carapace autour du cœur en béton armé.

Ou en kryptonite.

Intouchable.

Aime-moi d’abord, et je verrai ce que je peux faire.

Cette obsession du contrôle, ou cette peur d’avoir mal.

Ou les deux, tiens.

Pourquoi lésiner.

Résultat des courses, on joue à « suis-moi, je te fuis, fuis-moi, je te suis ».

Un jeu où tous les perdants ont tenté leur chance … et se sont cassé les dents.

Un jeu pour les losers qui pensent qu’aimer et le montrer (et pire, le dire) est un signe de faiblesse.

Faux.

C’est être fort que de pouvoir mettre son cœur à nu, le tendre à pleine main pour l’offrir sans retenue.

C’est être fort que de prendre le risque de se faire refouler/rejeter/nexter.

Tu risques quoi ?

Le cœur brisé ?

Ça vaut toujours mieux que le cœur desséché.

A vivre sans peur, on triomphe sans gloire. »

(c) SossoFresh

La Serena

28 Oct

Non, rien.

Friday Favorite Songs #3

26 Oct

2 styles musicaux aux Antipodes. 2 GROS GROS kifs musicaux.

P.S : Je ne suis pas en dépression, merci de vous en inquiéter.

« Hey Mama » – Kanye West

« Here Without You » – 3 Doors Down

Mirror, mirror on the wall.

25 Oct

Il est de ces jours, de ces soirs, de ces semaines, de ces mois où je ne sais pas qui je suis.

J’ai beau me regarder, me photographier, me faire photographier, me scruter dans le miroir, dans les yeux, dans le blanc des yeux, me fixer si longuement que mes pupilles se dilatent jusqu’à rendre mes yeux noirs, rien n’y fait.

Cette personne m’est étrangère, je ne connais pas cette nana. Ni la couleur de ses yeux, ni la ligne de son nez, ni même le pourtour de ses lèvres. Je ne sais rien d’elle.

Pourtant, j’ai des indices. Les ridules de son visage m’indiquent qu’elle a dû sourire, jadis. Les tatouages sur son corps montrent qu’elle en a vu, qu’elle a vécu et qu’elle en est revenue. La voix rauque rappelle les centaines de cigarettes oubliées dans le cendrier. Les cicatrices lui donnent une contenance. Celles qu’on voit. Les soupirs qu’elle laisse échapper trahissent les amours perdues comme on égare une carte de visite dans un sac à main trop grand.

Je ne sais pas qui est cette fille qui a vieillit de s’être trop battue. Qui, abusée, désabusée, vieille trop jeune, démissionnaire ou feignante, a tout simplement baissé les bras. Parce que c’est plus simple.

A trop crier, à trop lutter, à trop baiser, à trop aimer, on ne peut que s’éteindre.

Vivre à l’envers.

23 Oct

On devrait vivre la vie à l’envers.

Tu commences par mourir. Comme ça, c’est fait. T’es débarrassé du traumatisme qui t’angoisse. Tu ne peux plus avoir peur. Tu n’as plus à avoir peur.

Puis, tu te réveilles en maison de retraite, en allant un peu mieux chaque jour. De mieux en mieux. Jusque ce que ta santé soit parfaite et qu’on te mette dehors. Tu touches même de l’argent pour ça.

Tu travailles quarante ans, de moins en moins. Mais tu es bientôt suffisamment jeune pour profiter de la vie pleinement.

Tu vas de fête en fête, tu bois, tu vis plein d’histoires d’amour, tu baises, tu te fous de tout.

Aucune contrainte, aucune obligation, aucun compte à rendre.

Tu n’as pas de problèmes graves. Tu te prépares à faire des études universitaires.
Tu t’éclates avec tes copains, sans affronter les obligations.

Les neuf derniers mois, tu les passes flottant tranquille, avec chauffage central, room service , pas l’ombre d’un souci.
Enfin, tu quittes ce monde dans un orgasme.

La de.

22 Oct

Ce week end, j’ai lu le post « ma vie dans une boîte » de @salomette.

Il m’a parlé, m’a fait chialé. Putain, ce qu’elle est vraie, cette meuf. Ce papier, j’aurais pu l’écrire. T’es toujours la meuf de, la fille de, la soeur de, la locataire de, le plan cul de, l’attachée de presse de, l’ex de. T’as jamais 3 secondes pour être toi, pour respirer.

En juin, je me suis promis de ne plus être « la de ». Et on est en octobre, ça a marché. Je me suis endurcie, blindée, calmée. J’ai laissé mes humeurs, mon impulsivité, mes crises, mes états d’âme à la porte de mon appart. Et à la porte de mon âme.

Telle que vous me voyez, je suis la meuf la plus smooth du monde. Pas de disputes, pas d’embrouilles, rarement un mot au dessus de l’autre.

J’ai remplacé l’adrénaline par l’endorphine. Y’a peu de chose/gens qui me font vibrer. Tu crois être calme, mais t’es inerte. Vide d’émotions. En permanence.

Tu rencontres un mec, tu penses ne pas t’attacher, mais tu finis par te faire niquer la gueule. Comme des dizaines de filles avant. Et des dizaines après. T’es pas une exception, meuf. Ni meilleure, ni pire. T’es peut-être plus drôle, plus bonne, meilleure au lit. Tu baises mieux, tu ris plus, tu te sens brillante. Mais t’es personne. T’es une meuf lambda au milieu d’une foule.

Oui, des fois, tu ris plus, tu pleures plus, tu jouis mieux. Mais dedans y’a rien.

One less, one more. Je rencontre des mecs, que des « moins bien ». Jamais des exceptions. Rarement. Ca arrive.

At the end of the day, t’es toujours la pute d’untel, l’ex de l’autre, t’as jamais d’identité.

T’es toujours « la de ». Et tu n’y peux rien.

Friday Favorite Songs #2

19 Oct

Je SAIS. Ce n’est certainement pas la meilleure de Nelly (qui est Tip Drill, on est d’accord), mais c’est le son de ma matinée.

Et, non, il n’y a pas de message caché.

Fifty Shades Of LPPM

17 Oct

Ce mois-ci, en titre de couv’ de Glamour, on peut lire « La fessée, c’est branché ». J’ai presque envie de finir ce post, comme ça, et laisser ce postulat flotter dans vos esprits for ever after.

Mais je suis sympa, je vais débattre avec moi-même.

La fessée, donc. Honnêtement, je m’attendais à un papier sur le slapping pendant la levrette, sur 2 pages. Un classic. Pas de quoi avoir un Pulizer. Je me demandais bien ce que la journaliste allait pouvoir nous pondre, en 4500 signes, sur une pratique rentrée dans les moeurs et qu’on kiffe tous, tout sexe réunis.

Quelle ne fut pas ma stupéfaction lorsque je me suis rendue compte que cette journaliste avait basé son papier sur un parallèle avec Fifty Shades Of Grey.

Pour ceux qui vivent dans une grotte, Fifty Shades, c’est « le roman qui a traumatisé l’Amérique puritaine » où un mec bogoss porté sur le SM et une vierge une peu pupute se rencontrent, se menottent et s’attachent.

Bon, là, je fais la belliqueuse mais j’ai lu la trilogie en 2 semaines, et j’ai kiffé.

D’abord parce que le volume 1 est archi hot. Si j’avais pas été au bord de ma piscine à Barcelone avec Bella, j’aurais certainement fini le bouquin aux chiottes. OU je lui aurais sauté dessus pendant la nuit, mais c’est pas le genre de la maison.

Toujours est-il que depuis que la version française est sortie cette semaine, il est catalogué comme « pornographie pour ménagère ». Je sais pas comment il a été traduit, mais en anglais, moi j’avais bien envie d’investir dans des boules de Geisha, d’ouvrir ma porte et de fanfaronner en porte jart’ et talons de 12 (une certaine vision de la torture chinoise) ou, au moins que l’Homme me mette une droite, comme ça, for no reason.

En réalité, 50 Shades, quand tu le lis entre les lignes, tu comprends que le rapport dominant/dominé est :

1/ Pas réellement celui que tu peux croire et que c’est le soumis qui à la mainmise sur le rapport puisqu’il décide des limites.

2/ Pas seulement physique mais aussi psychologique. Ca s’appelle un couple, quoi.

On a tous essayé les menottes au lit et on s’est tous rendu compte que c’était archi naze. Ce que dit le bouquin, c’est qu’il y a, effectivement, 1001 façons d’appliquer ta puissance au pieu. Que ce soit par une pression au niveau de la gorge, en tenant les poignets de ta meuf, en regardant ton mec dans les yeux, quand on se parle à l’impératif… J’ai même une de mes copines qui m’a confessé dire « Fais-moi mal » au lit. (On choisit pas ses amies, on choisit pas non plus les trottoirs de Manille, de Paris ou d’Alger, pour apprendre à marcher).

Après avoir lu 50 Shades, donc, t’as une seule certitude : t’es passée à côté d’un truc, dans ta vie sexuelle. (Ou pas, hein, j’vous connais pas). Et surtout qu’une fessée au lit ça n’a jamais tué personne et qu’il faut arrêter de monter dans les tours du féminisme et de crier à la domination du sexe fort.

Je suis peut-être une ménagère en mal de sensations sexuelles fortes (mais, entre nous, j’en doute vraiment), mais moi j’ai adoré Fifty Shades Of Grey. Et si l’Homme lit ça, stp mec, frappe moi.

(Non, je déconne, me frappe pas, j’vais pleurer)

Sex Room

17 Oct

On a tous, dans nos iPhone, iPod, Mac, PC, lecteur mp3, mini disque, walkman auto-reverse, une playlist pour faire l’amour. Faites pas genre, on l’a tous. Désolée, je cherchais une accroche moins racoleuse, mais j’ai pas trouvé autre chose que dire la vérité toute crue.

Les DJ, ou pas, ont d’ailleurs bien capté le filon.

Wiky (@DjWiky), par exemple, s’est fendu d’une tape Sex Room complétement R&B, sexy as hell, que j’adore :

Mister Buko (@anotherwhisky) a publié hier une tape drôlement bien nommée I’m Too Old For This Shit, avec des titres plus underground.

Et depuis 6 mois, on entend parler que de Miguel et de Franck Ocean sur les Internets.

La très bonnasse @Wadjilicious et moi-même discutions, d’ailleurs, de l’impact du nouvel album de Miguel sur nos vies sexuelles. Et Wadji de répondre « C’est une musique pour faire des bébés ». Elle est bonne ET romantique, ma copine.

Moi, dans mon iPod, y’a une playlist pour faire l’amour. Elle s’appelle « Bang Me » et elle commence par « Da Rockwilder » de Method Man & Redman.

Je ne crois pas avoir jamais été ce genre de meuf, qui kiffe la musique douce pour faire l’amour. Non, je ne crois pas.

Je me rappelle de mon ex D. qui m’avait avoué être tombé amoureux de moi lorsque j’ai mis Lunatic pour une partie de jambes en l’air.

Je me rappelle de ce mec qui m’a dit : « on ne m’avait jamais mis ‘Where Is My Mind’ des Pixies, pour baiser, c’était ouf ».

Ne me prenez pas pour la catin de Babylone, je m’explique.

Pour moi la musique et le sexe sont des choses qui se ressemblent beaucoup, qui me procurent le même émoi, le même shoot de dopamine et d’adrénaline, les mêmes flashs mentaux.

Alors, je doute bien que rouler des pelles sur du Usher me fasse quoique ce soit.

Longtemps, le son qui me faisait tripper au lit était « How High Part 2 » (oui, j’aime beaucoup le Wu-Tang, ensemble ou séparé)

Ces derniers temps, c’est « Club Thing » de Yoav qui m’obsède.

Remarquez que ce ne sont que des tracks un peu sales, qui abiment la jolie vision du sexe, qui la trashise.

La réalité est tout autre. Il n’y a aucune B.O qui vaut le son du souffle d’un mec qui prend son pied au lit. Rien ne vaudra la respiration saccadée, les bruits de l’alchimie des corps dans un pieu. Les « ça va ? », les « cambre toi », les gémissements. Rien.

En réalité, lorsque que je mets du son, c’est que le mec me désintéresse et que je préfère imaginer que je suis avec le Wu-Tang. Oui, au complet.