Archive | septembre, 2012

L’Enfer, c’est Ikea.

30 Sep

 

Ivre, elle décide d’aller chez Ikea, un dimanche, avec ses parents.

Non, pour être exacte, cette décision, je l’ai prise sobre. J’avais juste pas prévu de me mettre une caisse la veille (et durant la nuit précédent l’incident).

C’est donc dans ce climat de violence extrême que l’Enfer commence. 8h45, mon père m’appelle « T’es prête ? ». Globalement, non. Je ne suis apte qu’à me traîner jusqu’à l’armoire à pharmacie pour prendre 4 Excedrine Migraine Extra Strenght. Ou à vomir. Mais là, Ikea, non. Vraiment pas. « On part dans 15 minutes… ». Ca n’a aucun intérêt, compte tenu que le Ikea de Villiers Sur Marne, bourgade cossue du 94, s’il en est, n’ouvre qu’à 10h.

La voiture, avec la gueule de bois (je pense que j’étais encore saoule)- et ses parents -, c’est quand même l’expérience d’une vie. J’avais, pourtant, bien préparé mon coup. J’avais imprimé une liste des 4 choses dont j’avais besoin. En 15 minutes, emballé, c’est pesé. Ignorante que je suis. Quand j’ai déménagé, le coup du Ikea avec les autorités parentales, c’était ma Messe personnelle: hebdomadaire.

Voici la liste :

– 2 coussins

– 1 tabouret de bar. Parce que ça fait 3 ans que je prends mon petit déj assise sur le plan de travail, ça commence à bien faire, j’ai de l’arthrite.

– 3 paires de draps

– 1 housse de canapé

Normalement, c’est réglé en 2 coups de cuillères à pot.

La housse de canapé Ikea, c’est un bordel inextricable. D’abord, t’as fatalement oublié le nom nazi du modèle de ton canapé. Puis, à 150 balles la housse, tu réfléchis BIEN à ta décision. Le problème de la housse noire, c’est que ça tâche. Et qu’à force de rattraper les tâches au Posca, tu te rends compte que ça fait un vrai budget marqueur. N’empêche, c’est tenace, le sperme, on s’rend pas compte.

Ikea, c’est aussi se poser une question qui ne te serait jamais venue à l’esprit : ON PREND LE CIRCUIT COURT OU LE CIRCUIT LONG ?

Quand tu décides de prendre le circuit long, sache bien une chose : tu ne pourras jamais revenir en arrière. De toute façon, vu que j’étais raide, le Moonwalk était exclu. Et le truc est circulaire, toi aussi vu la gueule de bois, c’est pire qu’une tournante, le bordel.

Ma mère, son souci, c’est qu’elle est très procédurière, une fois dans le circuit long, la meuf suis les flèches comme si la Brigade des Moeurs d’Ikea allait lui tomber dessus si elle ne passait pas par le rayon chambre d’enfants. (Ce dont on se branle vu que personne n’a de gosses, hein).

Une fois que tu t’es bien fait niquer 45 minutes dans ton circuit, tu vois le bout du tunnel, t’es au rayon instruments de cuisine, tu sais qu’après les couettes, t’es libre.

NON.

Parce que le rayon cuisine, voyez-vous, c’est le Graal de ma daronne, son Paradis Blanc (tiens, ça m’aurait aidé). Alors que ma génitrice hésite entre un plat à four (« qui peut aussi faire plat à brownie, tu vois ». On s’en branle, non ?) et un écumoire (don’t ask), je m’approche doucement vers la lumière au bout dudit tunnel, espérant une mort proche. Ou du Citrate de Bétaïne, au moins.

Une fois que t’as été chercher ton tabouret de bar (qu’il faut monter, ouais) allée 24, place 1. Il reste encore 45 minutes de queue à ce qu’ils appellent, de manière très audacieuse, la caisse rapide. Ou bien évidemment, ils ne prennent pas l’Amex, t’obligeant à appeler l’hôtesse, qui annule tout pour que tu recommences.

Enfin, torture suprême, tu attends ta housse à 300 au retrait marchandise 45 PUTAIN D’AUTRES MINUTES avec ton numéro 39.   On en est au 12. Tout ça avec les enfants en bas âge qui hurlent à la mort comme un loup garou un soir de pleine lune. TOUT VA BIEN, respire…

Facture totale : 400 euros.

La prochaine fois, je rachète un Posca.

 

J’ai 16 ans.

27 Sep

Comme chacun sait, je suis une personne terriblement indépendante. Je vis seule, je fais plein de tafs en même temps, j’aime le silence anxiogène de mon salon, j’aime à peine la télé…

Depuis quelques jours, toutefois, pour des raisons que je ne citerai pas ici, je suis retournée vivre chez mes parents. C’est chouette, chez nos remps. Y’a toujours à bouffer, maman est aux petits soins, elle nous donnerait le bain si elle le pouvait, mon père est toujours aussi antipathique, ou drôle, question de point de vue. Bref, en 25 minutes, c’est comme si tu n’avais jamais quitté le nid à leur grand soulagement.

Pour autant, voici une liste, non-exhaustive, de ces moments gênants, qui peuvent survenir parce que tu as oublié ce qu’était la vie chez tes parents :

1 – Ma mère m’a appelé à 17h30 pour savoir si je dînais à la maison. « Je sais pas Mom, je suis en réunion ». « Non, parce que y’a du poulet, hein » « Saybon, m’attendez pas ».  Finalement, je sors à 21h de chez le coiffeur, je rentres chez moi, eux et ma mère me double tacle : « Quel genre de coiffeur finit à 21h ? » « Heureusement que je t’ai gardé du poulet, hein… ». Bon.

2- Je vais dans ma chambre, c’est devenu une nursery. Je vais dans la chambre de mon frère, je pose mes affaires… « Range donc tes affaires dans la penderie ». Bah non, c’est pas comme si je me réinstallais, non plus. « Ah sympa ta jupe, un peu courte pour ton âge… ». Non, pas là. Là, j’ai 16 ans.

3 – Là, tu comprends deux choses primordiales à ton équilibre personnel : tu es rentrée, tu ne pourras pas ressortir sur un coup de tête à 23h parce que « c’est pas un hôtel ici ». Ta vie sexuelle est momentanément en suspens. J’vous dis ça comme ça au calme. Mais après 3 jours, c’est comme si j’étais en voie de béatification. Je me signe et j’implore le D.ieu YouPorn.

4 – Je me pose dans le salon, sur la canapé, avec mes deux parents, devant Taken. J’avais du boulot, donc j’ouvre mon Mac pour pianoter pendant le film. Itunes s’ouvre, s’enclenche sur le son que j’écoutais ce matin. « Ma salope à moi » de Doc Gynéco retentit en Dolby Surround dans la pièce à vivre. Merci @Seend, Olivier Cachin et  @LudoFJ qui ont floodés mon Twitter avec cet artiste hier soir. Merci les gars, le malaise est total.

5 – Mon père, out of nowhere : « T’as signé des contrats quand tu donnes des cours de danse ? » « Oui… » « Non, parce que je sais pas dans quel monde tu vis, mais les gens sont méchants, durs, voleurs, violeurs… ». En fond sonore, j’entends le « Bon Chance » de l’albanais de Taken. Et j’y vois un rapport.

6 – Ma mère, out of nowhere : « Ah bon, y’a des putes à Porte de Clichy ? ». J’envisage de mettre Masterchef, histoire de voir ce que le fenouil évoque à mes parents.

7 – Je vais me coucher, j’ai bien fais gaffe à prendre un teeshirt long pour pas que mes parents ne voient mes tatouages. Manque de pot, j’me suis loupée, mon tee indique « Have Sex, Work Less ».

8 – « Je te réveille ? » Non, j’ai un truc super pratique pour ça : c’est le morning sex. Ah. Non. « Non, j’ai mon Iphone ». « Ah, ça fait réveil ? ». Je claque la porte.

9 – Mon père entre sans frapper, je suis en tanga. Tout est sous contrôle…

10 – Je suis enfin au lit, j’entends depuis le salon qui est à 8000 kms : FUME PAS DANS LA CHAMBRE !!!

J’allume une clope, vivement dimanche.

24 septembre 2012, les prémices de l’Armageddon.

27 Sep

Vous vous rappelez de lundi ? Le jour où 100 % des gens de la génération Y (nous, donc) avons eu des sueurs froides ? A 16h30, à moment du bug supposé de Facebook, le monde entier a paniqué. Retour sur les 30 minutes les plus angoissantes de nos existences.

16h27 : T’es au taf, pénard, tu oscilles entre ta TL Twitter et ton PowerPoint où, visiblement, les slides ne veulent pas se faire tout seul.

16h32 : Tu lis un tweet « Vos Inbox s’affichent dans vos TL, ça va balancer sec ».

16h33 : Tu comprends pas. T’façon avec le journal tah la TL de facebook, tu comprends pas grand chose depuis 3 semaines.

16h33 et 34 secondes : Tu comprends.

16h40 : Nan, mais j’ai rien à me reprocher pourquoi je paniquerais ?

16h41 : MERDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDE !!!!!

16h42 : Tu transpires plus qu’àpres un gang-bang.

16h43 : Ma voisine d’openspace sort sa Ventoline. Sa binôme pleure en silence, la 3ème crie « Someone please call 911 ! »

16h44 : Sur mon wall s’affiche « J’peux inviter Stéphane à la tournante du 47ème ? ». Phrase qui, sortie de son contexte, peut être TRES mal interprétée.

16h45 : T’as bloqué l’accès à tes publications.

16h47 : Mais, les messages que j’ai envoyé s’affichent-ils sur le wall desdits destinataires ? Pendant que tu préviens tes copines, tu te demandes si ton ex a gardé le message privé que tu lui as envoyé ?

16h49 : Malgré tout, entre ma dernière rupture et mon mec actuel, j’ai envoyé quelques sexbox. Et en 2008, j’étais quand même une femme libérée (et c’était super facile, malgré les idées reçues). Et Richard, maintenant il est papa, sa nana va peut-être pas apprécier ses messages privés, même si ça date.

16h50 : Je stalke le wall de mon mec.

16h52 : Je stalke le wall de mon ex.

16h53 : Je stalke l’ex de mon mec.

16h54 : Je stalke le wall de la nouvelle meuf de mon ex.

16h56 : Je stalke le wall de mon ancienne meilleure pote.

16h58 : Je stalke le wall de ma pire ennemie.

17h00 : Je stalke le wall de l’ex de ma meilleure amie.

17h02 : J’ai plus personne à stalker.

17h03 : Ma pote Tina me demande si ça fait suspect d’avoir désactivé son compte, parce qu’elle a pas gérer le bug et qu’elle trompe son mec depuis 5 ans. Oui, c’est suspect. Très. Déménage, c’est plus simple que le règlement de compte à OK Coral qui t’attend ce soir.

En 30 minutes, le monde entier est devenu la pute la plus avilie et souillée de Zuckerberg. Et on l’a pas volé.

Le Grand Pardon

25 Sep

A ceux qui me sont proches et qui me frôlent le coeur,
A ceux que j’ai déçus et blessés,
A ceux que j’ai mal ou trop aimés,
Pour les mots désagrables ou blessants
Pour toutes les inquiétudes et les angoisses, le besoin constant d’être rassurée,
A vous que j’aime profondement
Du fond de mon coeur et de mon âme
MEHILA – PARDON

Ma plus belle histoire d’amour.

22 Sep

Il y a une dizaine de jours, j’ai trouvé un livre à l’arrêt de bus du 72, arrêt Pont Des Arts.

C’était le dernier Virginie Despentes. Enfin dernier, celui de 2010, « Apocalypse bébé ». Je l’ai regardé, lui ai tourné autour comme si j’avais trouvé le trésor de Jack Sparrow, j’ai regardé à droite, à gauche, puis m’en suis emparé.

Quelle chance, Virginie Despentes est un de mes auteurs favoris. Je me rappelle encore, en 1993, quand j’ai acheté « Baise-moi », son premier roman. J’avais 11 ans. Je ne suis pas certaine d’en avoir même compris le titre. Je savais juste que c’était mal et que ma mère allait me tuer. Je l’ai soigneusement rangé au fond de ma bibliothèque, déjà remplie. Aujourd’hui encore, par réflexe, il est bien caché.

A qui la faute ? Aussi loin que je me souvienne, j’ai un livre dans mon sac ou à la main. Tout, n’importe quoi, pourvu que je lise.

J’ai un vieux souvenir, je devais avoir 7 ou 8 ans, ma mère me mettait au lit, laissant la lumière du couloir allumée et je me relevais, me cachais dans l’embrasure et lisait toute la nuit, les yeux plissés.

La même année, je chipais des bouquins dans la bibliothèque de ma mère et les lisais. Maman a été convoqué à l’école car je lisais le Journal Intime de Mengele, l’Ange de la Mort des camps de concentration. La maîtresse trouvait ça prématuré.

Je me rappelle des samedis à la bibliothèque municipale du 2ème, j’allais du côté adulte, je lisais Henry Miller, c’était torride et j’apprenais ce qu’était la sexualité. C’était bien évidemment interdit.

Souvenir(s) suivant(s), je passais tous mes samedis avec Maman chez Gibert Jeune, à choisir des livres, tant et si bien que vers 13 ans, les gens pensaient que j’étais vendeuse.

Maman payait, toutes les semaines, bien trop contente que je dépense son argent dans les bouquins plutôt que dans de la beuh.

Puis les disputes, les college dramas, j’allais me cacher dans les rayons, j’y restais des heures. J’achetais des quantités industrielles de livres. Oh, rien de bien intelligent, hein. J’aurais préféré me couper une veine que de me farcir un Tolstoï.

V’là la sociabilité de la meuf. V’là comment tu chopes pas.

J’ai toujours eu une relation intime, sensuelle, quasi sexuelle avec mes livres. Je sais ce que j’ai, ce que j’ai lu, ils sont rangés par collection, puis par ordre alphabétique d’auteur, puis par années de sortie. Un toc comme un autre. J’aime les beaux livres, je ne les prête pas. J’aime leur toucher, leur odeur.

Quand je pars en vacances, je pars toujours avec une dizaine de bouquins. C’est encore mieux depuis que je lis l’anglais couramment. Je pars d’ailleurs souvent seule en week-end, avec eux. Le samedi matin, si vous me cherchez, je suis en terrasse, avec mes clopes et mon livre. C’est peut-être pour ça que je me suffis à moi -même…

Longtemps, quand un mec venait chez moi, la 1ère réaction était « Mais t’as tout lu ? ». Non, connard, j’ai dépensé 300 mille pour dans un appartement pour avoir une bibliothèque qui va du sol au plafond pour le style. Pour que tu me prennes pour une érudite au lieu de me prendre en levrette.

Ma plus belle histoire d’amour, c’est avec eux que je la vis, depuis 30 ans.

Friday Favorite Songs #1

21 Sep

Album parfait mais si je ne devais en choisir qu’une (ou deux)…

 

Alors, heureuse ?

20 Sep

 

INTERIEUR NUIT – UNE CHAMBRE

La nuit a été délicieuse. J’avais rejoins mes copines pour un pot de départ, ou d’arrivée, je ne me rappelle plus trop. En tout cas, on fêtait tous ça à grand renfort de verres de rosé. Puis de bouteilles de rosé. On était toutes bien pompettes. Non, c’est faux. On était déchirées sa mère. Alors qu’une partie des filles discutaient de qui était arrivé le 1er : l’oeuf ou la poule ? Moi je me demandais bien qui était arrivé le 1er : le bâtard ou la bitch ? Comme c’était un peu le Choix de Sophie et que j’étais bien trop ivre pour trouver une réponse à ce questionnement, je suis retournée au bar.

Se matérialise alors, devant MES YEUX, mon Patronus fait homme : Un métis d’1m80, jean, baskets, bière à la main. MAIS OUI ! Il est là. Et moi aussi, ça tombe bien.

2h plus tard, 6 shots de vodka et 3 capotes plus tard, alors que je reprend mon souffle, le Patronus me murmure, de sa voix la plus suave : « C’était bien ? »

What, what  ?  En 2012, après 1 orgasme réel et un demi simulé, à 30 ans, alors que je viens de te consacrer 120 minutes de mon temps, tu me la joues insecure et tu me fais le coup du « alors heureuse ? ».

A défaut de TE respecter, respectes-moi MOI, enfin, mon pote.

Je me permets de modérer mon propos tout de suite. On peut parler, échanger, babiller (ou pas) au lit. On peut même prendre la température avec un « ça va ? »

Mais c’est pas le monologue de Cyrano de Bergerac. Pas la peine de m’assener de questions type « t’aimes quand je te fais ça ? », « ça te plaît ? », « t’aimes le Nutella ? ».

Ta gueule, non ? On s’entend plus jouir dans cette baraque.

Si j’avais envie de tailler une bavette, j’aurais appelé mon psy. Et ça m’aurait fait autrement plus mal, vu comment il m’ enc*le avec ses tarifs.

Et puis, c’est quoi cette question « C’était bien ? » ? Tu crois que je vais répondre « Non, c’était naze mais comme je suis un peu comme le Samu Social du Sexe, j’ai préféré perdre mon temps ».

Mieux encore, mec, si « ça me plaisait pas », comme tu dis, je me serais levée, rhabillée et partie, rien à foutre de ménager ta susceptibilité, c’est pas la fête.

Si t’es là, avec moi, c’est que, hormis te trouver fabuleusement sexy, ton charisme et ta confiance en toi m’ont séduit.

Mais tu viens de me lâcher la pire phrase de LOOSE, qu’un mec ni impuissant, ni précoce, et de plus de 16 ans peut sortir à une fille. Alors, tu m’excuseras, mais je dois y aller, j’ai licorne là.

Flash Forward.

18 Sep

Ca fait des jours, des mois, voire des années que tu n’as pas eu de nouvelles de lui. Tu n’y penses presque plus. Enfin, plus tous les jours. Du moins, c’est ce que tu essaies de faire croire à ton entourage. Ce dont tu t’es profondément convaincue. Marre de  faire chier tes potes, marre d’attendre un truc qui ne viendra pas.

T’as recommencé à vivre, lentement, sûrement, à te faire draguer, à avoir des aventures. T’as même p’têtre un nouveau mec qui t’aime.

Ta vie a repris son cours. T’avais rien demandé à personne, en fait.

T’étais tranquillement chez Picard, à choisir entre une tarte fine et un moelleux au chocolat. De ta main libre, tu twittais avec ce mec plutôt pas mal du tout.

Il t’aura fallu une seconde. Une seule putain de seconde.T’as senti son odeur. Ce parfum 1000 fois acheté chez Sephora.

Les larmes te sont montées aux yeux, ta gorge s’est asséchée, resserrée, ton pouls s’est acceléré, tes mains se sont mises à trembler.

En flashs accélérés, des images ont défilé dans ta tête. Vos étreintes, vos fous rires, vos orgasmes, vos disputes. L’image sans le son.

Ta mémoire olfactive t’as baisée la gueule.

Tu tournes la tête, à droite, à gauche, le cherchant du regard. Mais que foutrait-il dans les rayons du Picard en bas de ton taf ? Tout ce que tu vois, c’est le mec qui porte le même parfum que lui qui franchit les portes et le caissier qui attend ton code de CB qui te ramène à la réalité.

Me against Her.

18 Sep

J’avais prévu de vous écrire un truc un peu sympa, un peu drôle, une critique de la vie sexuelle des trentenaires de le génération Y que nous sommes devenus, bien malgré nous.

C’est marrant comme ce blog est devenu addictif. L’écriture, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas. Je suis devenue addict à l’exutoire narcissique qu’est l’écriture comme à l’endorphine que je sécrète pendant le sport  ou comme aux amphets que j’ai longtemps pris pour oublier que je vivais dans un monde qui m’échappait. Le phrasé comme rail de coke, le fil d’une pensée comme garot. Un shoot hallucinogène. Une putain d’orgasme intellectuel.

Mais ça vient pas. Pas aujourd’hui. Trop fatiguée, trop blasée par ce mois de septembre. Pas assez de vacances, pas assez de soleil, pas assez de Sex on the Beach. Et je ne parle pas là du cocktail. L’envie de me lever, de partir du bureau, de prendre un billet d’avion et de jamais revenir. Mais on m’a prévenu, cette fois : « Ne me fais pas ça, arrête de partir et de ne pas revenir ».

Ou comment devoir sans cesse rendre des comptes à quelqu’un. Etre toujours la fille de, la soeur de, la meuf de, l’ex de. Rendre des comptes à ses parents, sa boss, le Trésor Public, ses enfants, son mec, ses copines. Etre arnachée par des chaînes invisibles. Et avoir envie de se faire pyrograver « Allez tous vous faire mettre » sur l’avant-bras.

Ça n’arrivera plus. Ça ne peut plus arriver. La vie est trop longue et des gens comme ça la rallonge.

PS : Le clip a un rapport avec le texte, il est juste très alambiqué.

Maîtrise de la langue.

17 Sep

Je vous avais déjà parlé de l’apéro sexo qu’une de mes amie journaliste avait organisé ici. Ce même jour, lors de cette même interview, une de mes copines avait judicieusement soulevé un point épineux : le mec qui fait des fautes d’orthographe.

On est là, pour ma part, sur un des défauts les plus RÉDHIBITOIRES. Toi, t’es là, t’es mignonne, propre sur toi, t’as gentillement suivi les cours de français au collège, tu te prends la tête pour placer des adverbes bogosses, te préoccuper du COD et de pas confondre le subjonctif et le futur simple. Et le mec te répond avec 300 fautes pas SMS.

T’as sauté ton CE2, mon pote ? Comment t’en arrives à dire « faire montrer » ? T’as été déscolarisé ?  T’as pas fait tes Passeports de 1984 à 1991 ? T’as développé un Oedipe pour ta maîtresse et plutôt que tuer ta mère, t’as préféré sécher les cours de grammaire ? T’es sportif ?

Moi, je suis une amoureuse des mots, et même si – nulle n’est parfaite – il m’arrive de faire des fautes, j’essaie de limiter la casse. Mais, à 30 ans, en 2012, si tu confonds l’infinitif et le participe passé, j’ai très peur que tu confondes d’autres trucs et, de fait, tu n’atteindras jamais mes draps. Si tu manques de respect à ma langue, je ne veux rien avoir à faire avec la tienne. (C’est bon ? Vous l’avez ? Bien.)

Hier, en brunchant avec un mec de qualitay, nous parlions de ce mal du siècle. Ce que j’ai oublié de lui demander, c’est si les meufs aussi avaient des carences en langue française.

Parce que moi, les SMS de « salut sava ? T dispo pour déjeuné ? », ça me donne envie de me défenestrer de tristesse.

Sérieux, c’est quoi ce disrespect pour Louis-Nicolas Bescherelle ? Il faut quoi pour que ça rentre ? Vous défoncer la boîte crânienne à grands coups de Bled ?

Tout ceci m’amène à une phrase que l’on m’a dit il y a quelque mois : « Je ne peux pas baiser avec une fille qui ne m’intéresse pas intellectuellement ».

Lorsque j’ai entendu cette phrase, je ne suis pas sûre d’avoir été d’accord avec. Pour moi, le sexe est un acte avant tout corporel, physique, bestial – avec un peu de chance – et qui demande plus de souplesse que de neurones.

Et le temps a passé, j’ai réfléchi. Effectivement, un 5 à 7 en levrette entre deux portes coupe feu ne demande pas un art de la rhétorique, de la sémantique et de l’orthographe impressionnant.
Si vous la jouez fine, vous rencontrez le random coup d’un soir, et en deux coups de cuillères à pot, sans même connaître autre chose que son prénom, l’affaire est dans le sac.

Mais voyez-vous, moi j’ai besoin de partager au lit, de me sentir assez à l’aise pour sortir une vanne, et que mon partenaire ait un sens de la répartie pour pouvoir me répondre. Ou me dire un truc un peu plus profond, si je puis dire, que « alors, heureuse ? ». Ou que de me parler de la Sexion d’Assaut (oui, ça existe, don’t ask).

C’est à ce moment précis de mon analyse que j’ai compris que j’avais vieilli (ou mûri, c’est selon), et que même pour coucher, je devenais exigeante, que j’ai besoin d’être stimulée intellectuellement pour l’être dans un pieu.

Un jour, je me marierais avec Louis-Nicolas Bescherelle, troisième du nom.