Mirror, mirror on the wall.

25 Oct

Il est de ces jours, de ces soirs, de ces semaines, de ces mois où je ne sais pas qui je suis.

J’ai beau me regarder, me photographier, me faire photographier, me scruter dans le miroir, dans les yeux, dans le blanc des yeux, me fixer si longuement que mes pupilles se dilatent jusqu’à rendre mes yeux noirs, rien n’y fait.

Cette personne m’est étrangère, je ne connais pas cette nana. Ni la couleur de ses yeux, ni la ligne de son nez, ni même le pourtour de ses lèvres. Je ne sais rien d’elle.

Pourtant, j’ai des indices. Les ridules de son visage m’indiquent qu’elle a dû sourire, jadis. Les tatouages sur son corps montrent qu’elle en a vu, qu’elle a vécu et qu’elle en est revenue. La voix rauque rappelle les centaines de cigarettes oubliées dans le cendrier. Les cicatrices lui donnent une contenance. Celles qu’on voit. Les soupirs qu’elle laisse échapper trahissent les amours perdues comme on égare une carte de visite dans un sac à main trop grand.

Je ne sais pas qui est cette fille qui a vieillit de s’être trop battue. Qui, abusée, désabusée, vieille trop jeune, démissionnaire ou feignante, a tout simplement baissé les bras. Parce que c’est plus simple.

A trop crier, à trop lutter, à trop baiser, à trop aimer, on ne peut que s’éteindre.

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